Chiffrer un chantier
Bien chiffrer son chantier est nécessaire pour garantir la rentabilité des travaux et éviter les surprises. Cet article vous donne des conseils pour affiner vos estimations et renforcer la compétitivité de vos offres.
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Bien chiffrer son chantier est nécessaire pour garantir la rentabilité des travaux et éviter les surprises. Cet article vous donne des conseils pour affiner vos estimations et renforcer la compétitivité de vos offres.
Les éléments à prendre en compte pour chiffrer un chantier
Estimer un chantier est avant tout un exercice d'équilibre entre plusieurs éléments financiers. Les deux formules à retenir sont les suivantes (et nous allons les détailler tout au long de l’article) :
- Déboursé sec = Coût des matériaux + Coût de la main d’œuvre + Coût du matériel.
Le déboursé sec correspond aux dépenses directes liées à un chantier. - Coût de revient = Déboursé total (Déboursé sec et Frais de chantier) + Frais généraux (Charges fixes et Charges variables).
Le coût de revient désigne la totalité des dépenses nécessaires pour achever un projet de construction. - Prix de vente HT = Coût de revient + Bénéfice brut.
Le prix de vente HT est le montant facturé pour un projet de construction ou de rénovation avant l'ajout des taxes.
1. Le déboursé sec : la base du chiffrage
Le déboursé sec est la somme directe de tous les coûts associés à la réalisation physique du chantier. Il inclut :
- Le coût de la main-d'œuvre : ce sont les salaires des ouvriers, artisans, et techniciens qui travailleront sur le chantier.
- Le coût des matériaux : il s'agit du prix des matériaux nécessaires à la construction ou à la rénovation.
- Le coût du matériel : ils correspondent aux dépenses liées aux équipements nécessaires pour réaliser les travaux.
Le déboursé total intègre les frais de chantier.
2. Les frais de chantier : les dépenses sur site
Les frais de chantier incluent les dépenses nécessaires pour organiser et gérer le site au quotidien. Ils comprennent les coûts pour l'encadrement du personnel non directement productif, ainsi que pour le matériel général non attribuable à des ouvrages spécifiques. S'ajoutent à cela les frais liés à l’installation et au démontage du chantier.
Les frais de chantier comprennent également les dépenses consacrées à l'hygiène et à la sécurité, ainsi que les assurances dédiées, la gestion logistique, la sous-traitance, et les services essentiels comme l'alimentation en électricité et en eau. Les montants varient selon la complexité et la durée du projet.
3. Les frais généraux : les coûts de fonctionnement de l'entreprise
Les frais généraux comprennent toutes les dépenses qui ne sont pas directement liées à un projet spécifique. On peut les classer en deux catégories :
- Charges fixes : des dépenses récurrentes qui restent constantes, peu importe le volume d'affaires de l'entreprise (comme le loyer ou les assurances).
- Charges variables : des coûts qui varient en fonction de l'activité de l'entreprise, tels que les frais de déplacement, de communication, ou encore les frais bancaires.
Les frais généraux varient selon les corps d’état (gros œuvre, peinture, plomberie, électricité…). Par exemple, un artisan menuisier, qui a besoin d'un atelier, a généralement plus de frais qu'un peintre qui peut s’en passer.
Ces frais peuvent s’exprimer en coefficient ou en pourcentage. Ils sont en principe calculés par le service comptabilité à partir des résultats de l'année précédente.
4. Le bénéfice : la rémunération du risque entrepreneurial
Le bénéfice, c'est l'argent qui reste une fois que tous les coûts du projet sont payés. Il récompense l'entreprise pour le risque pris en acceptant un chantier.
On parle souvent de marge bénéficiaire, calculée en pourcentage du coût total du projet. Elle doit être définie pour rester compétitive sur le marché, tout en garantissant la viabilité financière de la structure et la rémunération des dirigeants.
Calculer le coût du déboursé sec
Le déboursé sec correspond à la formule suivante : Coût de la main-d'œuvre + Coût des matériaux + Coût du matériel.
Calculer le coût de la main-d'œuvre
Le coût de la main-d'œuvre peut constituer le poste de dépense le plus important d’un chantier.
Pour le calculer, il convient pour chaque ouvrage de multiplier le taux horaire (y compris les charges – on détermine généralement une valeur moyenne par poste. Le cas échéant on peut utiliser les taux indiqués dans une bibliothèque de prix) par le nombre d’heures nécessaires à l’ouvrage.
Et il faut prévoir :
- Les éventuels surcoûts des heures supplémentaires,
- Les indemnités de repas ou de transport,
- Une marge pour les imprévus ou les absences.
Calculer les frais de déplacement sur un chantier
Les frais de déplacement des compagnons peuvent devenir considérables pour les chantiers éloignés ou difficiles d'accès. Voici des rappels pour les calculer.
Le coût de transport des équipes s’estime avec le coût horaire du transport, en fonction de la distance entre le chantier et le lieu de base de vos équipes. Incluez dans vos calculs :
- Le coût du carburant,
- L'amortissement des véhicules,
- Les péages,
- Le parking,
- Les indemnités de déplacement des ouvriers.
Il existe deux types d’indemnités de déplacement : les « petits déplacements » (trajets quotidiens entre domicile et chantier) et « les grands déplacements » (quand les employés ne peuvent pas retourner à leur domicile le soir). Leurs modes de calculs sont différents (lire le détail ici).
Les frais de déplacement sont intégrés dans le détail des calculs de chaque ouvrage (via les matériaux, le matériel et la main-d’œuvre). Un logiciel de suivi de chantier facilite leur transmission au service comptabilité (en savoir plus).
Calculer les frais de matériaux pour votre chantier
Le calcul des tarifs liés aux matériaux est le suivant : prix unitaire multiplié par la quantité utilisée, majorée du coefficient de perte.
Cela implique, le cas échéant, d’inclure le coût du déplacement ou de la livraison sur chantier.
Calculer les frais liés au matériel
L'estimation des coûts liés au matériel est indispensable pour chiffrer le coût des travaux. Pour ce faire, prenez en compte les éléments suivants :
- Location de matériel : considérez le coût de la location par jour ou par heure, multiplié par la durée prévue d'utilisation. Certains logiciels peuvent aider dans la logistique des chantiers (en savoir plus).
- Amortissement : si vous possédez le matériel, répartissez son coût sur sa durée de vie utile.
- Transport : certains matériels peuvent nécessiter une logistique particulière et impliquer des frais supplémentaires.
- Entretien et réparations : prévoyez les frais d'entretien et de réparation en fonction de l'état du matériel.
- Carburant et consommables : incluez les dépenses liées au carburant et aux pièces de rechange.
Les montants calculés pour chaque équipement sont utilisés dans les calculs des ouvrages du déboursé sec.
Connaître vos frais généraux
Les frais généraux (ou charges de structure) englobent les coûts non directement liés à un chantier mais essentiels au fonctionnement de l'entreprise du BTP. Comme indiqué plus haut, ils regroupent les charges fixes et les charges variables. Par exemple :
Charges fixes
- Le loyer pour les bureaux, ateliers ou locaux commerciaux,
- Les salaires des employés qui ne travaillent pas directement sur les chantiers,
- Les assurances,
- Les abonnements à Internet et au téléphone,
- Les logiciels (comme Alobees)…
Charges variables
- Les frais de location pour les véhicules de chantier,
- Les factures d'eau, de gaz et d'électricité,
- Les paiements pour des services externes comme les comptables ou les avocats,
- Les frais d'envois postaux, les frais bancaires,
- Les vêtements de travail et les équipements de sécurité,
- Les fournitures de bureau, le matériel informatique et les outils,
- Les activités de publicité et de marketing…
Le montant des frais généraux est communiqué par le service comptabilité.
Choisir votre taux de marge
Le taux de marge est fondamental. Il vient s'ajouter au coût de revient (déboursé total + frais généraux) pour établir le prix de vente. Voici les éléments à considérer :
- Complexité : plus un projet est complexe, plus le taux de marge peut être élevé. Cela compense les risques et l'expertise nécessaire.
- Concurrence : analyser les prix des concurrents aide à définir sa propre marge. Il convient de trouver le juste milieu entre se démarquer et rester compétitif.
- Valeur perçue : la qualité de vos services, votre réputation et la relation client sont des atouts. Ils peuvent justifier une marge plus importante.
L'idée est d'équilibrer ces facteurs pour fixer une marge qui reflète la valeur de votre travail, tout en maintenant un prix de vente compétitif.
Ajouter la TVA à votre chiffrage
Il est obligatoire d’incorporer la TVA dans le chiffrage. Le pourcentage de la taxe dépend du type de travaux et de leur localisation. En France métropolitaine, dans le secteur du bâtiment, les taux suivants sont à considérer :
- Taux de 20 % : pour les constructions neuves et les rénovations de moins de 2 ans. Il s'applique aussi aux agrandissements importants.
- Taux de 10 % : pour les rénovations dans les logements de plus de 2 ans. Il couvre la main-d’œuvre et les matériaux, si achetés par le professionnel. Il concerne les transformations, aménagements, améliorations et entretiens.
- Taux de 5,5 % : pour les travaux d’amélioration énergétique (isolation, chauffage, ventilation…) dans les logements de plus de 2 ans. L'artisan doit être certifié RGE (« reconnu garant de l’environnement »).
Les taux diffèrent selon la localisation. C’est par exemple le cas en Corse ou dans les DOM-TOM (voir ici).
Un devis de travaux doit inclure les mentions suivantes
Dans le BTP, un devis doit contenir certaines mentions pour être conforme. Une fois accepté par le client, il devient un engagement contractuel.
- Informations sur l’entreprise,
- Numéro de devis, date et durée de validité,
- Coordonnées clients,
- Description des travaux,
- Informations produits/services avec prix HT unitaire et quantité,
- Prix total HT, TVA et total TTC,
- Date de réalisation des travaux,
- Conditions d’exécution ou de livraison,
- Mentions relatives à la gestion des déchets,
- Conditions de paiement,
- Tampon d’entreprise,
- Statut et forme juridique de l’entreprise,
- Juridiction compétente,
- Numéro de SIREN,
- Numéro RM (répertoire des métiers),
- Numéro de département,
- TVA intracommunautaire,
- « Devis reçu avant exécution des travaux »,
- « Bon pour travaux »,
- Lieu et date de signature,
- Signature.
Pour les transactions avec les particuliers, il est impératif de fournir les conditions générales de vente avant la finalisation du devis, qui peuvent être situées au verso du devis.
Si vous affichez vos tarifs sur un site internet, il est également obligatoire d’afficher vos mentions légales, les conditions générales de vente (CGV) et les conditions générales d'utilisation (CGU).
Pourquoi chiffrer efficacement un chantier ?
Estimer un chantier avec précision est essentiel, à la fois pour la rentabilité de l'entreprise et pour la satisfaction du client. Voici pourquoi.
Un chantier sous-chiffré ne sera pas rentable
Un devis sous-évalué a des conséquences négatives pour l'entreprise. Elles affectent la rentabilité à court et moyen terme.
- Pertes financières : si les coûts réels excèdent les estimations, l'entreprise absorbe la différence. La rentabilité du chantier est compromise.
- Mauvaise qualité : les coûts mal évalués peuvent conduire l’entreprise à économiser par ailleurs, au détriment de la qualité.
- Réputation ternie : dépasser le budget peut générer des problèmes sur le chantier et nuire à l'image de l'entreprise dans sa région.
- Tensions internes : les erreurs de chiffrage répétées créent des frictions entre les équipes. En particulier entre le métreur et le conducteur de travaux.
Un chantier surévalué nuit à la compétitivité
Un coût de revient surévalué pose aussi des problèmes. Voici quelques exemples :
- Compétitivité réduite : des prix nettement supérieurs à ceux des concurrents conduisent généralement au rejet du devis.
- Perception négative : une entreprise du BTP proposant des devis surévalués peut être perçue comme peu crédible.
L’étude de prix est fondamentale pour s’assurer de la rentabilité de son activité dans le secteur du bâtiment. Le travail ne s’arrête toutefois pas là. Il est aussi indispensable de réaliser un suivi de chantier précis et rigoureux.
Une meilleure vision de votre planning et des ouvriers qui savent quoi faire à quel moment précis.
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